Et votre père?

Et votre père?

Le mien m'a amené en auto à Bound Defence dans la baie de Gaspé pour faire mes radeaux avec Jean, mon copain. Au primaire.

Il surmontait sa peur pour moi et me laissait vivre mes aventures d'enfant. Ça marque, mettons....

Effectivement notre père y est pour quelque chose dans notre passion. Quand j'avais huit ans mon père avait construit une petite vedette qu'on appelait à l'époque de 18'. Nous avons toujours eu un chalet sur les rives du Lac St-Jean où nous y passions nos étés. J'étais toujours sur l'eau soit pour la pêche ou pour m'amuser dans l'eau. Dans les années 50 et début 60 rare était ceux qui avait ce privilège. J'en garde d'excellant souvenir, et en 2011 je suis toujours sur l'eau!

Mon père n'avait aucun attrait pour les bateaux, pas plus que mes nombreux frères et soeurs. Mai mon grand père Maternel (lui aussi s'appelait Élie) avait une flotte de grands voiliers de commerce à voilure latine qui faisait du cabotage entre Bizerte, Carthage Sousse et Djerba en Tunisie. Il aimait de temps en temps amener sa famille en voyage dans le sud sur un de ses bateaux, et il était bien aimé par ses marins et leurs capitaines Arabes, en particulier parce qu'il était aussi un bon marin. Je ne l'ai pas vraiment connu , ma mère prétendait que je lui ressemblais beaucoup par mes goûts; Bateau, chasse, culture. Surprenant.

Mon père était un "gars du fleuve" typique de Pointe-aux-Trembles. Il avait une chaloupe et un petit hors-bord et aimait pêcher et "pogner" les vagues des cargos. Un de ses amis avait une grosse chaloupe de sauvetage avec un diésel et j'ai des souvenirs de balades dans le coin où je navigue présentement alors que j'avais environ quatre ans.

Mes parents ont aussi vécu une aventure à bord du petit voilier d'un ami (avant ma naissance) Le bateau, "un petit voilier sans cabine" a chaviré en plein milieu du fleuve suite à ce qui me semble un empannage accidentel, selon la description de ma mère. Le bateau était complètement inversé et ils ont été rescapé par un remorqueur du port de Montréal.

Il semble que cet ami venait à peine d'acheter ce bateau et n'avait probablement pas d'expérience de voile!

Moi, mon père? Il était un bourgeois de petite ville et bon vivant notoire. Quand j'utilise le terme bourgeois je parles d'un habitant d'un bourg. Saint-Jérôme est un bourg! Mon grand-père en fut même bourmestre...

Mon cher papa aimait tout et mordait à belles dents dans la vie. Grand fumeur, il s'est tappé une seule et unique crise cardiaque un samedi matin comme ça, sans prévenir !

Il semble que cet ami venait à peine d'acheter ce bateau et n'avait probablement pas d'expérience de voile!
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Michel ,

Bah, Piperman, chavirer dans le fleuve à hauteur de Montréal puis se faire secourir, dans un bateau sans cabine, ben moi, je trouve que c'est, avec le recul, une sortie le fun comme souvenir.

Quand j'étais à Québec, je suis allé avec ma blonde de l'époque, une blonde aux yeux bleus qui avait été deux fois championne Québécoise de natation de longue distance (inépuisable), on était allé dis-je, aux baleines à Tadoussac. En arrivant, on a bien vu qu'il y avait des moutons sur toutes les vagues.

J'ai offert à ma blonde de prendre le gros bateau d'excursions avec tout le confort, ou bedon, les genres de Zodiacs avec coque en acier, pontés, pis un V-12 sous le pont, une cabine debout pour le piedestal, ouverte à l'arrière, et un genre de gros beigne gonflé autour de la coque d'acier. On voit pas la coque, sauf quand ça déjauge, cet affaire infernale.

Bien sur, elle a choisi le zodiac.

On met le dry-suit, on part, on traverse littéralement le haut des déferlantes, alle adore ça, moi non. Même avec un dry suit, c'est frette!

Bien sur, aucune baleine en vue dans cette mer de plus de 6 pieds, genre 8 à 10 pieds.

Un mandné, le skipper part au fond les gaz vers le nord magnétique. Après 20 minutes à sauter du sommet d'une vague au creux de l'autre , on arrive à un endroit ou il y avait plein de bateaux en rond, pis la proue d'un cruiser qui émergeait de l'eau avec une dame dans la jeune trentaine qui s'y accrochait. On s'est mis à deux pour la sortir, c'était pas facile, elle n'a pas pu s'accrocher à la poignée d'aviron que je lui tendais, mais le skipper a pu timer les vagues pour s'en approcher sans l'écraser. Y'était hot le gars! Moi j'aurais pas pu faire ça.

Avec un autre gars, on l'a poigné par son vêtement pis on a tiré en crisse pour la sortir de l'eau et la coucher dans le zodiac. Était pesante en crisse. Je crois me souvenir que son dry suit s'était rempli d'eau, mais je n'en suis plus sur. On parle du début des années 90.

Là y'avait le gars de la CCG qui faisait la comptabilité sur son zodiac. Chacun disait combien il en avait embarqué. Ça balançait pas. Personne n'osait partir. On était une dizaine d'embarcations, en rond, regardant le point où la poupe du cruiser avait disparu.

J'avais frette pis la dame couchée dans le fond du zodiac était toute confuse. J'ai dit au skipper: « Si y'a quelqu'un dans la cabine du cruiser, c'est sur qu'yé mort asteur». Y'a pas répondu, y'a clenché pour les Escoumins.

Y'avait plein d'ambulances, police pitoute sur le quai.

On est revenu de nuit.


On a pas vu une crisse de baleine. Ma blonde a eu peur qu'on coule la nuit. On clanchait pis sautait dans les vagues au point d'en avoir mal aux dos. C'était la nuit. Le skipper se gardait safely à environ 3 milles de la côte.


On est arrivé à 10 h P.M. J'étais tout trempe, transi, au point de me deshabiller tout nu sur le parking pour m'assécher. On est revenu à Québec.

Après quelques jours, on a lu dans le journal, que personne n'était mort, qu'il y avait eu plusieurs cas d'hypothermie, que le charter était un récidiviste, que son bateau était au fond du golfe, pis que sa licence était suspendue.

La mer pardonne beaucoup.

L'aviation te fait payer le prix.

Depuis que j'ai 6 ans, mon pêre m'a trainé dans tous les chantiers de la région, Tanzer, Performance Sailcraft, Lepage Craft , Olympic, Corbin et j'en passe, il a finalement décidé d'acheter une coque de Cascade, un 29 pieds, fait sous licence par Tanzer. Il l'a ponté et coulé la quille de fonte puis fini l'intérieur et gréé. En 1969, j'avais 8 ans, il l'a mis à l'eau à Beauharnois. Après qu'il eut réparé une fuite au niveau du tube de l'arbre d'hélice en reculant le derrière au dessus d'un quai et en jackant le bateau avec un jack à l'huile jusqu'à ce que le tube sorte de l'eau , pus il a asséché la zone et refait le fibre de verre à l'intérieur, à ma connaissance, ça tiens encore. Puis il a invité tout les mononcles et les matantes et on est allé à moteur jusqu'aux écluses, ça brassait pas mal et on était quinze sur un 29 pieds étroit, il y en a douze qui ont débarqués et on est revenu à trois jusqu'à la rivière Châteauguay , à voile. C'est la première fois que mon pêre embarquait sur un voilier...et le troisième matelot était un mononcle qui avait encore moins d'expérience. On est arrivé à l'heure prévue, et depuis ce temps jusqu'à ce que j'aie 18 ans, on est jamais sorti sans l'autre.





C'est moi qui barrait la plupart du temps, on était 4 frêres, 2 couchaient en avant, deux en arrière et les parents sur la table de cuisine.

Pierre ton père vit-il encore et si oui est-ce qu'il peut encore être équipier à l'occasion? Belle photo!!!

Cool ces histoires avec des parents !

C'est tu l'ancètre du Hummer le camion rouge ???

Pierre, ton père était un homme de gout et son bateau une vraie merveille. C'est quand même remarquable, quand tu prend la piqure de la voile de cette manière, tu peux être certain que tu as ça pour la vie. Mon plus jeune fils revient d'une croisière en Croatie, sur un Jeanneau 53. Il a toujours fait de la voile depuis sa petite enfance, et il a étonné le skipper de ses aptitudes nautiques et le naturel, et l'aise avec lesquels il maneuvrait ce gros bateau(Qu'il n'a pas aimé plus qu'il faut). Je présume qui c'est u n peu comme ça pour toi, comme Astérix qui est tombé dans la soupe quand il était petit!