Gros Bateau

Lamaneur

Il y a un Chinamax parqué dans la Baie de Sept-iles depuis 2 mois, ça doit pas être donné  le demeurage  pour une bibite comme ça ? penses-tu qu'ils vont vraiment le remplir au quai de Cliffs ? ou peut-être attends-t-il la phase 3 du développement du quai multi-usagers mais la, ça  va prendre au moins 5 ans.

PJ

à 330,000 tonnes, il y a rien de cheap, mal chaufé certe mais cheap ? Si tu ne sais pas ce qui se passe avec ce bateau reçu avec grandes pompes à Sept-Iles , faut juste dire ...sais-pas...

http://www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2013/11/26/002-cote-nord-transport-maritime.shtml

PJ

Merci PJ pour le lien! C est vraiment un immense barque ce truc... Impressionnant!

Les mots «sais-pas» prennent plusieurs années à s'adoucir dans la gorge des érudits....

Le bateau est arrivé en Octobre et on discutais aujourd'hui du nouveau port multi-usagers de Pointe-Noire en construction et presque achevé de sa capacité à recevoir des Chinamax, les plus gros mineraliers. Lui c'est un petit Chinamax mais quand même le plus gros a s'approvisionner sur la côte est de l’Amérique du Nord. Mais après 2 mois d'attente dans la baie il doit y avoir du sable dans l'engrenage à quelque part, et la baie est assez pleine en ce moment. 

PJ

Si tu savais, PJ, combien le monde du transport maritime est un monde glauque. Les chinois sont prisonniers du port de Sept-Îles, des firmes de transbordeurs et des débardeurs, tant qu'ils sont ici. Le temps c'est de l'argent. A eux de payer et partir, ou de rester ...

C'est comme ça à Marseille et à Montréal aussi. Ils ont le contrôle de la marchandise. Ils l'ont en otage et en profitent pour t'extorquer... Sans compter que les douanes canadiennes collaborent sciemment avec les transbordeurs qui sont aussi les transporteurs ici à Montréal, lol!

Ce cas est un peu différent, ce bateau est destiné au quai de la minière Cliff's qui n'a qu'un usage, charger du minerais de fer. Si le bateau attends dans la Baie parce qu'il n'y a pas de minerais à charger, la minière lui paie un dédommagement assez important par jour . Dans un monde idéal, le bateau arrive un jour et repart le lendemain. Deux mois c'est pas normal et c'est peut-être que l'aciériste Chinois n'a pas la capacité de recevoir le minerais car les inventaires sont haut, ce qui s'explique par la période de récession actuelle dans le monde des mines, mais ça m'étonnerais car ils n'auraient pas envoyé un des plus gros bateau du monde sur un tel périple pour le stationner ici.

PJ

Alors qu'en est-il de ce bateau ?

PJ

Demande à Hervé. Il a tout compris ... 

Ils ne le chargent pas, tant qu'ils ne payent pas. À la fin ils vont payer, se faire charger enfin, et partir. Chantage classique des ports.

Mon plaisir Lamaneur.  

Très plausible en effet, pour y avoir travaillé , et rapporté tout mon équipement , je n'ai jamais vu la couleur d'un yen, ou d'un new Taiwan dollar, et me suis promis de ne plus entreprendre rien sans être payé d'avance.

PJ

C'est facile, tu peux faire confiance aux USA, le Canada, les Allemands, les Suisses et probablement le U.K. et l'Australie, mais pour les derniers,  j'ai des doutes.

Autrement, a priori, c'est louche....  

Au fait ; comment ça se passe, les priorités, au Canada ? En Europe, en dehors d'un chenal balisé, (donc, en eau libre) théoriquement, avec mon voilier je suis prioritaire sur ce genre de monstre. Je dis bien "EN PURE THEORIE" car pratiquement je n'ai jamais essayé de prendre ce genre de priorité. 
On peut en mourir d'avoir eu la priorité 

Tu n'est pas prioritaire bly45... La priorité va au plus manœuvrant et dans un cas comme ca, tu l'es beaucoup plus que ces gros pachydermes huileux et puants... Je regardais les tirant d'eau de ces monstres et ca n'a rien a voir avec non petits 5 pieds, leurs canal n'est pas le notre.. Bref, quand une affaire comme ca t'arrives dessu déc&?/ce  

Le RIPAM prévoit ceci

Règle 18 
Responsabilités réciproques des navires

Sauf dispositions contraires des règles 9,10 et 13 :
a) Un navire à propulsion mécanique faisant route doit s'écarter de la route :

i) d'un navire qui n'est pas maître de sa manŒuvre ; 
ii) d'un navire à capacité de manŒuvre restreinte ; 
iii) d'un navire en train de pêcher ; 
iv) d'un navire à voile.

b) Un navire à voile faisant route doit s'écarter de la route :

i) d'un navire qui n'est pas maître de sa manŒuvre ; 
ii) d'un navire à capacité de manŒuvre restreinte ; 
iii) d'un navire en train de pêcher.

c) Un navire en train de pêcher et faisant route doit, dans la mesure du possible, s'écarter de la route :

i) d'un navire qui n'est pas maître de sa manŒuvre ; 
ii) d'un navire à capacité de manŒuvre restreinte.

ce qui est le plus difficile a anticiper c'est la vitesse de ces bateaux, comme ils sont immense et loin, on les pense lent, presque immobile, mais un instant plus tard on les a près de nous, et s'ils ajustent le cap, on se retrouve vite en situation de collision. Quand j'en vois un au loin, je commence a me diriger hors chenal et longe entre la côte et les bouées extérieures du chenal.
 
Ce gros Chinamax finalement semble être un spéculateur attendant que le cours du minerais de fer baisse pour négocier le prix de sa cargaison. 

PJ

Faudra relire les règlements sur les abordages,. L'esprit est que les bateaux de travail on la priorité et pour ceux qui en doutent, la jurisprudence appuie, tel ce cas connu de voilier tribord et peu manoeuvrant sous spi qui non seulement a facilement perdu contre le cargo, mais as du payer dommages occasionnés...

ce qui est le plus difficile a anticiper c'est la vitesse de ces bateaux, comme ils sont immense et loin, on les pense lent, presque immobile, mais un instant plus tard on les a près de nous, et s'ils ajustent le cap, on se retrouve vite en situation de collision

Sans compter que leur équipage est composé de Chinois qui n'ont parfois aucune notion d'une autre  langue que la leur. Il m'est arrivé d'en croiser un de ces monstres  en mer il y a une dizaine d'années. Il y avait du mauvais temps des grosses vagues, en pleine nuit nous étions sur une course de rapprochement assez dangereuse. J'ai appelé le bateau et après quelques essais, la passerelle a répondu. La seule chose que l'officier savait dire c'était 'this is Chinese Carrier 457, Taïwan' qu'il répétait sans cesse à chaque appel. Une chance un équipier apprenait depuis 10 ans  le Mandarin. On l'a réveillé et les choses ont commencé à fonctionner. Le capitaine est venu à la passerelle, Il ne nous avait pas vu, son radar était fermé, et il a gentiment  arrêté son cargo (Destination Vénézuela) et nous sommes passé pas loin du bateau  dont ils avaient allumé toutes les lumières du pont: Un vrai arbre de Noel. . Et cet engin filait à 18 noeuds !. Il n'aurait jamais imaginé qu'un petit voilier puisse naviguer si loin des terres...

Faudra relire les règlements sur les abordages,. L'esprit est que les bateaux de travail on la priorité et pour ceux qui en doutent, la jurisprudence appuie, tel ce cas connu de voilier tribord et peu manoeuvrant sous spi qui non seulement a facilement perdu contre le cargo, mais as du payer dommages occasionnés...

Je suis bien d'accord avec toi, il va vraiment falloir que tu relises le règlements sur les abordages. Premièrement en ce qui concerne la priorité puisque ce terme n'existe pas et deuxièmement, les zones d'exclusion de privilège des navires à voile comme celles concernant les ''chenaux étroits'' et les ''dispositifs de séparation de trafic''. Tu pourras en profiter pour porter une attention particulière aux règles sur la ''veille'' et sur les ''responsabilité réciproques des navires''.
 
En ce qui concerne le cas du Royal Navy Officer Wilson, tu devrais appuyer tes affirmations par des faits et non pas par des biais. Voici ...

Prosecutors allege that Wilson sailed far too close to the tanker, failing to comply with a “moving prohibited zone” of 1,000 meters (0.6 miles) in front and 100 meters (328ft) either side of a vessel greater than 150m (492ft) which ultimately caused the collision. Mr Wilson was convicted of one count of failing to keep a proper lookout and two counts of impeding the passage of a tanker in a restricted channel. Mr Wilson was ordered to pay a fine of £3,000, and costs of more than £100,000.

http://www.bbc.co.uk/news/uk-england-hampshire-24670515


On peut également s'instruire sur gCaptain en utilisant ces mots clés: ''Idiot of the Month: Sailboat Dismasted by 120,000 ton tanker off Cowes'' ou ''Moron Hits Ship'' ...  

Un peu dur la réplique, mais, comme d'habitude, merci de ces précisions, on as pas toujours le temps de sortir les citations relatives aux ''responsabilités réciproques', si on veut bien perler. Je recommande quand même cette lecture que je me retape au moins chaque année tellement c'est mal écrit et dont il me reste des subtilitées à mémoriser, puisque que je n'ai jamais été obligé de l'apprendre par cœur, comme le petit catéchiste.

Et je vais probablement me plaindre à Practical Boat Owner no.568, december 2013 p.6 «Yatch skipper found guilty of supertanker collision» de ''publier des affirmations par des biais'' avec les célèbres photos à l'appuie. Cet incident as eu l'avantage d'être largement publiée et je pense que ça a aidé à améliorer la sécurité.

De toute façon, pour forcer le passage à un bateau de 200m de long avec un bateau de 30 pieds, il faut être un rien suicidaire. Je déconseille à quiconque, même persuadé d'être dans son bon droit, de tenter l'expérience. Le risque est tout simplement de se faire broyer. D'autant plus que depuis la passerelle, il n'est même pas sûr que votre petit bateau soit facilement visible. Donc même avec la meilleur volonté.......

En plein jour, dans de bonnes conditions météo, les cargos ne respecteront pas les règles d'abordage.   Vaut mieux s'écarter.  Ce que j'en comprends, c'est qu'il y a trop de rigolos qui les font chier, de jour.

La nuit il faut respecter les règles et garder le cap si on a priorité. Ça évite la confusion.  Il écoute le 16 même s'il ne répondra pas. Le cargo va céder le passage. La nuit, c'est pas pareil.  Le monde est plus sérieux. Toujours s'assurer qu'il est réveillé en disant quelque chose sur le 16, genre:  « Under sails, will maintain heading one three zero magnetic»

Les cargos répondent à la radio quand on les appelle par leur nom.  L'AIS est un atout.

PJ a écrit: Ce gros Chinamax finalement semble être un spéculateur attendant que le cours du minerais de fer baisse pour négocier le prix de sa cargaison. 

Je peux confirmer : En 2012, alors que le prix du fer était à la baisse et que quelques gros bateaux chinois encombraient les environs du port de Sept-Îles, j'ai pu en discuter avec un consultant en minerais de Sept-Îles qui m'informait que les opérateurs attendaient le bon prix pour commencer à charger. L'accumulation de minerais a pu accentuer la tendance baissière du prix du fer.    Ça cadre parfaitement avec ma petite intuition d'observateur économique!   

Je ne sais pas.  J'aime la bourse.  J'achète actuellement des contrats de lithium livrables en 2018 et revendables d'ici-là.  Je serais surpris que le bateau attende l'ouverture du Chicago Mercantile Exchange.....

non, il attends aussi longtemps que les inventaires de l'aciériste Chinois suffisent, et ils sont pleins. Quand ses inventaires diminueront, la demande augmentera ainsi que les prix. Il doit alors prévoir et demander le prix le plus bas, c'est le spot market.

PJ

HM...

Bon....Peut-être, mais je me demande quand même à combien ça revient, d'immobiliser un monstre pareil en attendant un hypothétique variation des marchés du minerais

Je te négocierais ça pour quelques poches de riz, des crevettes pas écaillées, de la Sambal Oelek, du jus de pomme, une grosse caisse de savons Irish Spring, une couple de gallon d'Aqua Velva, un 45 gallons de lotion anti poux, du papier-cul en cartron rose, des trappes à coquerelles gros modèle et des posters de Mao Tsé-Tung.   

Si il est pas immobilisé à Sept-Iles, il le sera ailleurs. Il en a pas besoin dans l'immédiat du minerais et le changement des cours du fer n'est pas hypothétique, il est bien réel avec la stagnation mondiale actuelle. Il est reparti lundi, plein ou vide ?

PJ

Parti pour l'Australie ...   

Australian iron ore mining seems immune from the spending crunch afflicting other commodities as a slowdown in Chinese growth cools a decade-long mining boom. Rio Tinto, BHP Billiton and Fortescue Metals Group are bulking up in Western Australia’s iron-rich Pilbara desert as if the mining boom had never ended. A place where capital expenditure is still measured in the billions.   


Ships waiting to be loaded with iron ore are seen at the Fortescue loading dock located at Port Hedland, in the Pilbara region of Western Australia December 3, 2013.

Pilbara, le quai Dampier, au Nord-Ouest de l'Australie lors de mon passage en 2008, le minerais de cette région est si riche et abondant et proche de l'Asie. Impossible de compétitionner avec eux à partir du Nord du Canada.



PJ