Truc pour garder l'ancre accrochée!

Un gars sur un forum américain, dit qu'il installe 10 pieds de grosse chaîne au bout de la «rod» de son ancre, pour qu'elle reste crochetée.

Je pense que ça, surtout avec un scapulaire sur la barre de flèche, c'est surement d'une efficacité redoutable.

Si vous aviez vraiment peur de fuir mais que vous deviez impérativement tout de même dormir, comme entre deux traversées sous une petite vague de deux pieds au mouillage et un vent du large, avez-vous un truc pour faire tenir votre ancre?

Je dirais, juste de la chaîne et une touée de 10 pour 1...

Il me semble que s'assurer de sa bonne prise est la première chose à faire. Il faut reculer sur l'ancre fermement au moteur. Une fois l'ancre bien prise ajuster la touée et aller faire dodo!.

J'aime m'endormir en sécurité et ai cessé de montrer mes bobettes Annie Brocolie à chaque shift en prenant la peine de lire et comprendre, il y a non seulement de bons chapîtres, mais des livres juste sur le sujet, et ils sont passionnants avant de s'endormir, puis:

Une ancre polyvalente (donc pas de Danforth, etc.) genre socle de charrue, mais, la pointure au dessus de ce qui est recommandé, dans le sud tout en chaîne, mais ici juste 50 pieds de grosse chaîne qui servira d'ammortisseur et qui tiens souvent le bateau sur le fond juste par son poids, puis du gros cordage trois taurons, tout cela travaille en souplesse, je rajoute même un élastique parfois pour éviter les coups.

Pour mouiller, je passe au dessus de l'emplacement désiré, face au vent, je remonte jusqu'au point d'ancrage selon la touée désirée, je stoppe et quand je commence à reculer, je mouille tranquillement en marche arrière, je dépose le crochet sur le fond et sa ligne, arrivée à l'endroit, je met au taquet, l'inertie tends la ligne et le crochet crochette dans son fond, selon ce que je sens je demande de laisser le moteur ou je dis au neutre, je vérifie si je suis toujours satisfait et je dis «on es ancré» ce qui sous entends, fermez le moteur, on se baigne.

Si j'attends vraiment du top, mais du pas ordinaire, un coin à l'abri du fetch est la première qualité, deux ancres empannelées avec chaîne et la touée du double au triple si j'ai de la place, le double au minimum si j'en ai pas. Quand le premier coup de vent entre, je laisse mon moteur marcher, j'ai mon couteau qui coupe n'importe quoi et je fais la veille, prêt à mettre de défences ou à envoyer une ligne aux infortunés. Le couteau est lorsque je retiens un malheureux ainsi, je me garde le droit de le larguer avant de nous mettre en péril.

Guy

GibSea76

Farniente

empenelle trois ancres, tenu garantie ou presque, au pire quatre...

empenelles trois ancres, tenu garantie ou presque, au pire quatre...

Pourquoi pas 5 Marc, tant qu'à y être?.
En fait je pense que la technique de Guy montre sa grande expérience et son côté pratique. Mais quand on attend un brin de vent, un coup de moteur quand le bateau est bien aligné(disons 10 minutes après, le temps d'ouvrir une petite bière) un bon coup de moteur en marche arrière plante l'ancre jusqu'en Chine et on dort tranquille!

L'empennelage a ses détracteurs. Je n'en suis pas: je n'y connais rien.

Cependant, il me semble que quand ça tire sérieux, l'ancre du bout est celle qui s'accroche devant une chaîne et un cablot en ligne droite, non?

Voici une lettre de Jean Louis GOLDSCHMID (Centre Nautique des Glénans) publiée dans le N° 114 de la revue Glénans (Aout 83) ‘L'empennelage c'est un moyen très sûr avec des ancres à jas et j'en ait fait personnellement l'expérience au temps où les bateaux des Glénans n'avaient que ce type d'ancres à bord. Par contre. J’ai commencé un jour à avoir des doutes en voyant chasser des bateaux empennelés. J'ai donc effectué une série de mesures de traction avec un bateau à moteur. Presque tous les essais ont donné les mêmes résultats: il fallait 200 tours de moins pour faire chasser 2 ancres (CQR ou à bascule) empennelées qu'une seule de ces ancres. J'ai donc vérifié ce qui se passait, avec de toutes petites ancre sur le maërl sec de la plage de Pen Maryse dans l'Archipel des Glénans, en tirant à la main. Avec les CQR : premier problème, il n'y a pas de diamant (cela aurait dû être suffisant pour renoncer à empenneler), j'ai donc essayé la barre, l'anneau d'orîngage, le coude du soc. Sur ces 3 points. l'effet est le même: l'articulation joue mal, le soc ne peut pas s'enfoncer. Reste l'organeau mais ce n'est pas mieux. Presque à chaque fois la chaîne vient gêner le soc. L'ensemble ne tient donc que sur l'ancre la plus éloignée. Si celle-ci est plus petite, on tient donc moins bien qu'avec la grosse ancre mouillée seule. De plus, je n’ai constaté qu’une ancre tient très mal dans le sillon d'une autre. D'ailleurs, quand ça menace un tant soit peu, je mouille sur mon meilleur mouillage : la plus grosse ancre, les 8 m de chaîne et l'aussière. Si le temps vient à se gâter, je remonte à long pic avant de remouiller en même temps 30 m d'aussière, l'autre ancre et 30 m de chaîne. Ainsi, je suis paré. En effet, depuis que j'ai eu à le faire je déconseille, sauf pour exercice et pour sauver sa peau bien sûr, de porter un mouillage avec l'annexe. S'il faut le faire et que c'est la chaîne qu'il faut porter, je ne reste pas relié au bateau. Je fais le tas bien pensé pour mouiller normalement l'ancre. Je la pose à 40 m au vent et j'étale la chaîne le mieux possible dans le lit du vent, puis, je me sers de la bosse de 30 ou mieux 50 m pour rejoindre le bord d'où je raidis le mouillage, Avec les ancres à bascule: toujours le même problème de diamant et il n'y a en général rien qui puisse lui ressembler sauf quelquefois des anneaux d'oringage qui ne sont pas assez solides. Pourtant, on obtient de temps en temps un résultat comparable à la résistance d'une seule ancre. J'en ai donc conclu que je m'étais suffisamment empoisonné la vie à remonter des tas de ferraille inutiles pour renoncer définitivement à empenneler’

http://voilier-idem.com/mouiller.php

Oups, je change de lexique, grosse grosse erreur, je voulais dire l'affournage, soit mouiller deux ancres qui font un angle de plus ou moins 45degrés.

Je suis vraiment contre empanneler en chapelet, technique qui fait le mouillage dur à installer, dur à retirer et ou les ancres se nuisent entre elles au point d'être presque moins efficace qu'une seule ancre.

J'aime répartir la charge sur deux aussières qui travaillent alternativement. Même si sous de fortes tentions, elles ne s'enfoncent pas semblables, même quand ça arrive, elles trouvent leur point d'équilibre, et c'est béton. Un brin plus inquiétant quand ça shift en surprise, mais avec cette technique de l'affournage, on a quand même doublé ses chances d'une bonne reprise sur l'autre bord. Excusez encore la méprise du terme, l'hiver s'annonce long.

Je ne fais cela que si je suis incertain de la tenu de mon mouillage principal déjà surdimentionné, habituellement, j'essaie aussi de m'ajuster à la touée de mes voisins de rade pour garder ma distance en essayant d'éviter pareil aux autres. Affourner inutilement, on risque de se retrouver inutilement dans le rayon d'évitage des autres tout comme ceux qui embossent. Faut essayer d'éviter comme les autres, c'est un genre de civisme. Et j'aime pas les Orins, surtout si on les considère comme un titre de propriété d'un espace d'eau, dailleur, souvent ceux qui l'utilisent mouillent mal et trop long. Dans la même ligne d'idée, je n'essaie pas de bloquer le plus d'espace possible, mais pense à partager au mieux le coin.

Je laisse aussi mon dinghy environ trois fois sa longeur derrière sur deux aussières de façon à ce que sa prise au vent me rammène dans le lit. Je n'ai pas beaucoup d'infrastructure de camping derrière et le fardage du mat seul me fait osciller au mouillage, je réduis ainsi ce mouvement, ce qui aide aussi le mouillage. Mais par très grand vent, je colle mon annexe sur mon tableau, ça m'est arrivé de les voir voler dans le vent et se retourner...désagréable.

Guy

GibSea76

Farniente

Est-ce qu'on parle de vents extrême?

Si oui affourcher n'augmente pas la tenue selon mon expérience, des qu'une à chassé elle ne sert plus à grand chose.

Par contre, j'ai lu aussi un truc contre l'empenelage mais faut généraliser à mon avis, selon mon expérience ça augmente la tenue et de beaucoup.

L'argument de difficile à installer et reprendre ne tient pas si on respecte quelques trucs comme la distance de chaîne égale à la hauteur d'eau entre les ancrés.

Je le fais avec des 66lbs et je ne suis pas mort, 66 lbs avec la chaine c'est la limite manipulable à bras pour moi, mais avec de la chaîne qui fitte sur le guindeau électrique ça aide en mosus!

Pour les autres situations où c'est pas l'armagedon, une duralumine de 15 livres va tenir mon lourdeau dans toutes les conditions si il n'y a pas de 360 degrés.

Ma technique est la même que Guy et en final j'utilise toujours une marguerite d'au moins quinze lbs. Cette marguerite m'assure une tenue horizontale donc moins de possibilité de décrochage. C'est un accessoire de plus que j'utilise depuis toujours et cette final m'a toujours bien servi!

La ligne de mouillage peut tellement rapetisser sous la pression que j'aime bien en avoir deux, même avec mon petit bateau la charge peut dépasser la tonne. Mettons que le taquet, le davier ou la ligne casse, on a de quoi se reprendre, au lieux de partir aussitôt pour la grande cabale.

Puis deux ancres en éventail fait que l'on force toujour ou presque en ligne avec une des ancres, d'un bord sur l'autre, ça évite de tirer de travers.

C'est rare, mais cela m'est arrivé qu'une ait chassée...et habituellemet repris, probablement que ça laboure aux extrèmes et ça finit par trouver, juste à ajuster la ligne et la patente à continue à tenir en alternance d'un bord sur l'autre. Ça tire à peu près jamais ensemble des deux bords mais, alternativement sur l'une et sur l'autre. Si jamais une lâche, je me trouve chanceux parce qu'avoir eu une seule ancre ça aurait probablement été celle-là et il m'en reste une autre de crochetée.

Guy

GibSea76

Farniente

oui Guy tu as peut-être raison, il y a tellement de facteur dans l'ancrage, l'important c'est de vivre ses expériences et de voir ce en quoi on croit et qui marche pour nous.

J'ai relu le message initial, le première chose à faire doupirate, c'est d'essayer de te mettre à l'abri du vent en priorité, c'est le fetch et le non protection qui fout souvent le bordel selon moi.

Malgré ma courte réponse, je dois dire que j'ai la même technique que Guy plus un coup de moteur a 1500 puis 2000 tours quand le mouillage est bien tendu... Ce que je voulais dire, c'est qu'en plus d'une technique d'ancrage, lorsque les conditions de vents deviennent corsées, je m'assure d'avoir une touée d'autre moins 7 pour 1 et si je suis seul 10 pour 1... Bien sur, je m'arrange pour ne pas nuire a mes voisins et je leur fait part de ma longueur de chaîne déployée...

En tout cas, en 2010, lors de la tempête tropicale Nicole derrière la statue de la liberté, la technique a bien fonctionnee car plusieurs voiliers et quai du club nautique se sont ramasse dans l'enrochement... Je dois dire que je suis content d'avoir vécu cette histoire au début de notre voyage car j'ai pu dormir sur mes deux oreilles pendant le reste du voyage...

Guy écrivait:

l'affournage, soit mouiller deux ancres qui font un angle de plus ou moins 45degrés.

Quand il vente fort au passage d'une dépression, le vent tourne normalement de l'est vers l'ouest durant la nuit.

Les deux ancres ne vont-elles pas se mêler ensemble?

Edit: A bien y penser, je crois que non. Le bateau va juste s'appuyer sur l'ancre la plus éloignée, puis se retrouver de l'autre bord avec ses ancres toujours à 45 degrés....Oui?

Marc écrivait:

le première chose à faire doupirate, c'est d'essayer de te mettre à l'abri du vent en priorité, c'est le fetch et le non protection qui fout souvent le bordel selon moi.

Les deux meilleurs mouillages de l'Ile d'Anticosti un de chaque côté de la pointe selon la carte papier:



http://maps.google.ca/maps?q=Heath+Point,+Qu%C3%A9bec&hl=fr&ie=UTF8&ll=49.084548,-61.705141&spn=0.015234,0.045276&sll=49.039668,-61.913452&sspn=0.975866,2.897644&vpsrc=6&hnear=Heath+Point,+Minganie--Basse-C%C3%B4te-Nord,+Qu%C3%A9bec&t=h&z=15

En téka, si y fait beau, c'est un frist de beau spot pour se reposer d'une traversée de 24 heures en provenance des Iles de la Madeleine, et se préparer à une autre traversée de 24 heures vers Natashquan.



Supposé qu'il y a un clapot épouvantable à la pointe: Le Courant du Labrador vient frotter le courant de Gaspé!

Une idée aussi est de garder ton moteur prêt à décoller, si c'est l'épouvante, mets le un idle minimum de l'avant ça va t'éviter de chasser.

Mettre un orin te dis où est ton ancre et t'aide à diriger le bateau dans la bonne direction.

Ouais....bonnes idées, le moteur idle de l'avant et l'orin pour savoir où pointer. Merci Marc....

Si j'arrive à marée haute, la petite, ou près de la grosse haute, je crois que je vais juste aller me beacher sur la plage et dormir toute la marée baissante et remontante. Faudra juste qu'il y ait pas de déferlantes quand ça va remonter... je vais virer le bateau de bord avec une de mes ancres dans l'eau assez loin. Je tirerai dessus au winch pour revenir à l'eau si ça cogne au retour de la marée.

Durant mon sommeil, ma Doupette pourra aller faire des trous dans le sable puis les remplir de matière organique.... elle adore ça!

Dis moi doupi, pensais-tu faire un blog ou quelque chose du type pour raconter ton voyage au jours le jour ? Auras-tu accès à un lien net quelconque ? Il serait intéressant d'ouvrir un post pour te suivre !

Peut-être avec la balise Spot et des rapports téléphoniques occasionnels avec un porte-parole. Mais je serai tellement fatigué le soir, que je vais vouloir dormir pour récupérer du froid. Je ne suis pas très bon avec l'internet. L'internet haute vitesse n'est pas encore disponible sur la Côte-Nord.

Je verrai à ce moment-là. Je prendrai des photos et des films avec mon Orégon Scientific, mais pas certain que j'aurai les ressources physiques pour mettre ça régulièrement sur le web comme l'ont si bien fait Tango et Tribulle.

Au retour, je serai fier de partager si la conclusion est heureuse. Les gens sont tellement généreux de leurs conseils ici.

Si j'échoue, je serai discrèt le temps d'avaler mon orgueuil. C'est comme normal. Mais, je n'échouerai pas: l'échec n'est pas une option.